Cartagena de Indias

Cartagena de Indias, ou Carthagène des indes, a été un de mes gros coups de coeur d'Amérique du Sud. Une expérience inoubliable. C'est une ville entourée de forteresse, sur la mer des Caraïbes au nord de la Colombie. La population y est différente de Bogotá, plus métissée, il y fait chaud - très chaud - de jour comme de nuit. La vieille ville coloniale fortifiée est magnifique, la presqu'île Bocagrande est recouverte de buildings type Miami, et autour, ce sont des quartiers résidentiels et des favellas où il ne font vraiment pas bon traîner, même pour les colombiens. Dans les rues, les gens sont au ralenti, chaleur oblige. Beaucoup de gens assis sur le pas de leur porte, des vendeurs de fruits exotiques et de boissons fraîches, et toujours ces "vendeurs de minutes" qui vous prêtent un portable pour passer des coups de fils en échange de quelques centimes. C'est moins cher qu'un forfait mais plus contraignant. La version moderne des cabines téléphoniques...

Côté nourriture, c'est du riz, des bananes plantain, des haricots rouges/noirs, et poulet, viande ou poisson grillé, parfois frit. Les menus du midi sont tellement bon marché que cela frise l'indécence: soupe, plat complet avec du poisson frais et limonade maison pour entre 5000 et 10000 pesos colombiens, soit entre 2,50 et 4,50 euros..! Le soir, surtout dans la vieille ville, c'est plus cher.

J'ai pris des cours d'espagnol dans une école de langues à Cartagena pendant une semaine avec un petit groupe de suisses allemands, Milo, Erwin et Tanja. Les 3 étaient logés dans des familles colombiennes. Pendant 4heures par jour, on n'a pas chaumé entre conversation, grammaire et vocabulaire. Et on se sent vite plus à l'aise si on doit s'adresser à des colombiens..!

Comme mon auberge de jeunesse ne me plaisait pas et que c'était trop cher, Milo a demandé à sa famille colombienne s'ils pouvaient m'accueillir également. Le lendemain, j'ai pris mes affaires et j'ai atterri chez Mercedes, ses fils et les grands parents dans un quartier résidentiel calme à la frontière des favellas.

Je n'aurais pas pu espérer un meilleur accueil. J'étais traitée comme un membre de la famille, et j'ai pu ainsi pratiquer mon espagnol tous les jours. Les fils Santiago et Sebastian m'ont trimballée partout, m'ont présenté leurs amis, amené au bus, montré les environs, les plages, me raillaient sur mes fautes d'espagnol et m'ont fait sentir comme à la maison. Mercedes cuisine divinement bien et malgré ses horaires de travail chargées, prépare toujours tout pour toute la famille et à toute heure. Je me demande encore comment elle s'organise...

J'ai ainsi pu faire beaucoup de progrès en espagnol tout en profitant des Caraïbes. Mon voyage sur une île voisine, Baru, fut inoubliable: on est chargés (entassés) sur des petites barques, on file à toute vitesse pour rejoindre la plus belle plage du coin Playa Blanca, et on rentre en fin d'après midi. Sable blanc, cocotiers et eau turquoise sont au rendez vous. Les amateurs de poisson frais grillé ne sont pas en reste.. Il est possible de rester la nuit sur place car ils ont des tentes et des hamacs. Par contre gare aux moustiques...moi je n'ai pas tenté, car déjà qu'ils me dévorent, j'aurais servi de dîner toute la nuit.

A Cartagena, les soirées sur les remparts, avec vue sur la mer, ont un charme fou. Les fruits sont excellents, les gens tellement accueillants, et ce soleil... quel délice... crème obligatoire sous peine de barbecue humain. Indice de protection 60 pour moi - et ce n'est pas de trop.

A l'heure où j'écris j'ai quitté Cartagena, mais quelque chose me dit que je vais revoir cette ville très bientôt... à suivre!